
L'histoire de Krystal
Ouganda

Ayant grandi en Ouganda, Krystal a été le témoin direct des effets dévastateurs du paludisme. « Près d'un enfant sur trois n'atteignait pas l'âge de cinq ans », se souvient-elle. Un soir, en regardant sa mère tenter de calmer son frère de cinq ans pris de convulsions, Krystal savait qu'il existait des médicaments, mais que sa famille n'avait pas les moyens de se les procurer. « Nous ne pouvions que prier.»
La situation a changé lorsque le Fonds mondial est arrivé en Ouganda alors que Krystal était adolescente. Grâce à des moustiquaires, des traitements et des formations en santé communautaire gratuits, pour la première fois, être pauvre ne signifiait plus mourir du paludisme. Inspirée par cette transformation, Krystal est devenue entomologiste et a rejoint Target Malaria. Elle travaille actuellement sur un projet de développement de moustiques génétiquement modifiés grâce à la technologie du forçage génétique pour contribuer à réduire la transmission du paludisme.
« Le forçage génétique garantit que les modifications que nous apportons, comme la réduction de la fertilité des moustiques, sont transmises efficacement aux générations futures », explique Krystal. « Cela rend la technologie plus durable et plus efficace. »
Mais la science seule ne suffit pas. L'engagement communautaire est au cœur du travail de Target Malaria. De la traduction des données génétiques dans les langues locales à l'organisation de dialogues ouverts avec les villages, l'équipe de Krystal veille à ce que les populations comprennent et soutiennent l'innovation qui pourrait contribuer à transformer la lutte contre le paludisme.
Krystal souligne également le rôle des scientifiques africains dans la recherche sur le paludisme. « Nous sommes au plus près du problème. Notre perspective est source de confiance, de pertinence et d'urgence. » Elle espère que davantage de femmes et de filles la rejoindront dans la recherche scientifique et appelle les entreprises qui les soutiennent à le faire.
Malgré les progrès réalisés, le paludisme reste la première cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans en Ouganda. Mais Krystal est optimiste. « Nous développons de nombreux nouveaux outils. Nous avons de nouveaux insecticides, de nouveaux vaccins et des moustiques génétiquement modifiés… nous avons une réelle chance d'éliminer le paludisme. Tout est simplement une question d'engagement. »
Elle exhorte les dirigeants mondiaux à maintenir le financement par le biais de mécanismes comme le Fonds mondial, en particulier à l'approche de la reconstitution des ressources de ce dernier. Elle conclut : « Nous ne parviendrons pas à éliminer le paludisme sans financement… nous avons besoin que les dirigeants s’engagent et honorent les engagements pris par leurs pays.»




