L'histoire de Filette

Rwanda

storyteller

Filette a 14 ans et vit dans la banlieue de Kigali, au Rwanda. Comme beaucoup d'enfants de sa communauté, elle ne connaît que trop bien le fardeau que représente le paludisme. La dernière fois qu'elle est tombée malade, elle a dû manquer l'école, et par conséquent d’importants examens de fin d'année.

« J'ai dû passer tous mes examens en même temps à mon retour, explique Filette, c’était très stressant. On ne peut pas avoir de bonnes notes quand on les passe tous en même temps. »

Mais manquer les examens n'est qu'une partie du problème : pour de nombreuses familles, le paludisme représente un lourd impact financier.

La mère de Filette n'a pas de revenus réguliers, et s'occuper de sa fille signifiait rester à la maison, sans pouvoir sortir pour chercher du travail. « Elle ne pouvait pas me laisser seule quand j'étais malade », raconte Filette. Pour des familles comme la sienne, manquer une journée de travail signifie perdre l'argent nécessaire pour se soigner, ce qu'elles peuvent difficilement se permettre lorsqu'il y a des factures médicales à payer.

Mme Filette est optimiste quant à un avenir sans paludisme. « Ce serait formidable si plus personne ne tombait malade à cause du paludisme. Tous les enfants joueraient librement et ne manqueraient pas les cours. Personne ne mourrait de la maladie. Les hôpitaux ne seraient pas remplis de personnes gravement malades et les familles ne dépenseraient pas autant d'argent en tentant de se faire soigner. Chaque enfant serait heureux. »

Filette fait une pause et ajoute : « Parfois, quand on a le paludisme, on a l'impression qu'on va mourir. » Les faits confirment ses paroles. Rien qu'au Rwanda, un peu plus de 500 000 cas de paludisme et plus de 3 349 décès ont été signalés en 2023. Bien que le pays ait réalisé des progrès significatifs, avec une réduction de 87 % des cas depuis 2017, il reste encore du travail à faire.

Pour ceux qui sous-estiment les ravages du paludisme ou qui pensent que ce dernier n'est pas dangereux, Filette a un message : « Beaucoup d'enfants en meurent. Mais je suis une survivante — vous avez une raison d'entendre mon histoire. »

Heureusement pour Filette et les générations d'enfants à venir, le Rwanda mène le combat pour atteindre l'objectif Zéro paludisme, en grande partie grâce aux 60 000 agents de santé communautaires qui ont été déployés dans tout le pays. Ces agents jouent un rôle essentiel dans la réduction du nombre de cas de paludisme et d'admissions à l'hôpital en permettant à des personnes comme Filette d'accéder rapidement aux tests et aux traitements. Sans eux, les gens arrivent souvent trop tard pour obtenir une aide médicale, au péril de leur vie.

Grâce à la détermination et au leadership mis en œuvre ces dernières années, le Rwanda est en bonne voie pour réduire l'incidence du paludisme de 90 % d'ici à 2030. Si cette tendance se poursuit, l'objectif Zéro paludisme au Rwanda pourrait devenir une réalité.

Découvrez plus d'histoires
nosPartenaires