L'histoire d'Adelaide

Mozambique

storyteller

Adelaide, 48 ans, est la terreur des moustiques. En tant que pulvérisatrice en chef, elle dirige le programme de pulvérisation à effet rémanentà l’intérieur des habitations (PID) contre le paludisme Tchau Tchau Malaria (« au revoir paludisme ») à Boane, au Mozambique, à la tête d'une équipe de pulvérisatrices entièrement féminine.

La pulvérisation d'insecticide est une méthode très efficace pour tuer les moustiques et arrêter le cycle de reproduction, mais seulement si au moins 80 % des maisons ciblées sont pulvérisées. C'est pourquoi il est si important qu'Adélaïde et son équipe soient identifiées par les bénéficiaires et jugées dignes de confiance. Avant chaque campagne de pulvérisation, elles font du porte-à-porte pour parler du programme aux habitants.

« Il est très important que la communauté sache quand les pulvérisations auront lieu explique Adelaide, les habitants doivent également savoir comment préparer leurs maisons, en couvrant les objets pour les protéger de l’insecticide. »

« Il est difficile d'atteindre tout le monde, car les gens partent tôt le matin pour travailler dans les champs et ne rentrent que tard le soir. Parfois, nous devons laisser des brochures sur leursportes. »

Une fois qu'une maison a été pulvérisée, elle est marquée d'un autocollant sur la façade— c'est ainsi que l'équipe suit ses progrès vers l'objectif de 80 %.

« Lorsque le cyclone Freddy a frappé Boane, la situation a été très difficile, poursuit Adelaide, de nombreuses maisons ont été détruites. L'insecticide que nous avions pulvérisé auparavant a été neutralisé par les inondations. Et qui dit beaucoup d'eau dit beaucoup de moustiques. Nous avons donc dû tout pulvériser à nouveau pour protéger nos communautés. »

« Après les inondations, les cas de paludisme ont augmenté. Le paludisme a fait payer un lourd tribut à cette communauté. Des enfants sont morts. Nous savons que le dépistage précoce du paludisme permet de sauver des vies. Mais l'une des difficultés auxquelles nous sommes confrontés avec les enfants est qu'ils peuvent avoir du mal à expliquer leurs symptômes. »

Tragiquement, Adelaide a vécu personnellement la douleur de perdre un enfant à cause de la maladie. Récemment, sa nièce a reçu un diagnostic de paludisme dans une clinique locale. « Nous l'avons emmenée d'urgence à l'hôpital, mais elle n'a pas survécu... Elle n'avait que 16 ans. 

C'est pourquoi les pulvérisations sont importantes, explique Adelaide, car le paludisme est une maladie très dangereuse qui tue. » 

L'impact qu'elle peut avoir sur sa communauté en tant que femme jouant un rôle de premier plan dans la lutte contre le paludisme est gratifiant pour Adelaide : « Je suis très fière de mon travail. Il est important que les femmes soient impliquées. Beaucoup d'entre nous sont des mères. Nous avons un instinct maternel. Nous voulons protéger et prendre soin de notre communauté. »

« Nous sommes également des modèles pour la communauté. Je suis fière de pouvoir subvenir aux besoins de ma famille et de lui offrir la sécurité. Et je suis fière de mon équipe. Nous sommes un exemple pour les jeunes, en particulier les filles. » 

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